C’est avec une pointe de fierté que l’on vous présente le premier bilan annuel de la rédaction de Marcel & Shorty, consacré aux meilleurs albums de 2015. Rendez-vous en bout de page si vous voulez connaître les choix individuels de Marcel, Shorty et Bob le DJ !
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16 / JAMIE XX – IN COLOUR
Le premier album solo de Jamie XX est, comme son nom l’indique, un immense nuancier de textures et tonalités qui s’effeuille avec autant de plaisir dans l’intimité du casque que dans la communion du soundsystem. Une oasis de lumière indispensable en cette année 2015 dont le bilan musical a été une des seules balises lumineuses.
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15 / THE APARTMENTS – NO SONG, NO SPELL, NO MADRIGAL
Le groupe indie légendaire du songwriter australien Peter Mitton Walsh (ex The Go-Betweens) n’avait plus sorti d’album depuis 17 ans ! Longtemps espéré, No Song, No Spell, No Madrigal a bien fini par arriver et il est à l’hauteur de l’attente : MAGISTRAL !
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14 / D’ANGELO – BLACK MESSIAH
L’album surprise sorti à Noël 2014 se retrouve dans notre top 2015, mais son subtil groove annonçait déjà la couleur – noire, en l’occurrence – de la nouvelle année (To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar, pour n’en citer qu’un). Black Messiah nous plonge au cœur de la culture afro-américaine et d’une Soul tout en délicatesse, regorgeant de multiples détails. Un album de velours dont on tombe lentement, mais inévitablement, sous le charme.
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13 / DEERHUNTER – FADING FRONTIER
Les groupes capables de délivrer constamment de grands albums se comptent sur les doigts de la main. Deerhunter fait partie de ceux-là. Après une trilogie monumentale (Cryptograms, Microcastle et Halcyon Digest) et un album juvénile mais diablement efficace (Monomania), les américains nous offrent désormais une véritable oeuvre-synthèse : un résumé de leur univers, de leur vie et de leurs aspirations futures. Si Fading Frontier n’est pas le point culminant de leur carrière, il en est sans aucun doute le moment charnière.
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12 / JEREMIH – LATE NIGHTS: THE ALBUM
Jeremih conclue magnifiquement bien cette année, riche en RnB de qualité, avec une oeuvre étonnante pour le genre. Late Nights se vit et s’expérimente dans sa totalité, comme une longue virée nocturne. La production installe une atmosphère prégnante, digne d’un concept-album. Minimaliste et légèrement en retrait, elle offre un espace généreux à la voix du chanteur, dont le romantisme peut alors pleinement s’exprimer.
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11 / Neon Indian – VEGA INTL. Night School
Faussement retro, pas franchement vintage, authentiquement expérimental, assurément futuriste, le 3ème album d’Alan Palomo prouve que l’imagination est souvent ce qu’il y a de plus dansant… et de plus jouissif !
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10 / DESTROYER – POISON SEASON
Alternant, toujours avec le même lyrisme désabusé, balades déchirantes et explosions de rock américain, Poison Season a été probablement un des disques qui ont le mieux mis en musique le spleen de l’occident en 2015. A Times Square, centre topographique de l’album, les mêmes vertiges, les mêmes éraflures mais aussi les mêmes baumes cicatrisants que sur la Place de la République…
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9 / KELELA – HALLUCINOGEN EP
Elle était depuis la sortie de sa mixtape Cut 4 Me, un de nos plus grands espoirs du RnB féminin. Hallucinogen ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait déjà d’elle. Kelela a cette rare capacité à allier l’énergie des tubes (« Rewind ») à l’envoûtement d’une voix et d’une production (Arca, Kingdom, DJ Dahi), toujours à la pointe de la modernité.
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8 / DJ KOZE – DJ KICKS
Pas mal de petites pépites hallucinées sur ce (déjà) 50ème volet de DJ Kicks auquel il serait inutile de vouloir apposer des étiquettes puisqu’il forme un tout qui fonctionne à merveille. On n’en attendait pas moins du génial maître bidouilleur Dj Koze.
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7 / SUFJAN STEVENS – CARRIE & LOWELL
Avec Carrie & Lowell, Sufjan Stevens quitte les folles embardées électroniques de son précédent album pour accoucher d’un des plus intimistes et bouleversants de sa carrière. Une simplicité bienvenue – entre ballades folk et intermèdes ambient – pour traiter du sentiment éprouvé face à la mort d’une mère (Carrie) qu’il n’a pratiquement pas connue.
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6 / BJÖRK – VULNICURA
Après deux disques – Volta et Biophilia – qui semblaient quelque peu désengagés, Björk est revenue en toute grandeur avec un de ses albums les plus personnels et les plus dangereux, poignant de bout en bout.
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5 / LOST RIVER SOUNDTRACK
Ryan Gosling s’est tourné vers le génial et prolixe producteur touche-à-tout Johnny Jewel (Chromatics, Glass Candy…) pour que celui-ci s’occupe de la délicate tâche de mettre en musique son premier film en tant que réalisateur. Une tâche d’autant plus primordiale que l’environnement sonore est omniprésent et contribue beaucoup à l’envoutement général que peut créer le film. Une bande son magique et fascinante !
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4 / JOANNA NEWSOM – DIVERS
Notre harpiste préférée signe avec Divers son album le plus varié et le plus accessible et s’affirme comme la plus grande musicienne multitâches de notre temps. Dense, baroque, pointilliste, Divers est un miracle de précision et de spontanéité.
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3 / GRIMES – ART ANGELS
Comment faire aujourd’hui pour croire en la pop sans en être dupes et pour continuer à faire de la pop, en ayant la foi en ses ressorts et sans se limiter à faire semblant ? Ce n’est pas avec une seule réponse mais avec un foisonnement d’étincelles que Grimes riposte dans Art Angels. Bidouilleuse sensationnelle, Claire Boucher se révèle ici une incontestable songwritter, capable de coupler les mélodies les plus entêtantes aux refrains les plus accrocheurs, les plus surprenants et aussi les plus profonds de l’année.
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2 / PANDA BEAR – PANDA BEAR MEETS THE GRIM REAPER
On pourrait croire qu’au fil des ans et des albums, l’inspiration d’un artiste finit par se diluer. C’était sans compter sur l’intarissable imagination de Panda Bear, membre du groupe Animal Collective depuis 15 ans, qui continue à nous régaler de ses mélodies entêtantes. Aidé de Sonic Boom à la production, Noah Lennox nous entraîne dans un tourbillon de boucles dub où la mélancolie insufflée par le thème de la mort – celle de son père, atteint d’un cancer en 2002 – côtoie le pardon accordé à la maladie, cet être lui aussi vivant, mais dénigré : « Sick has to eat well too and you dumb it down » (« Tropic of Cancer »).
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1 / TAME IMPALA – CURRENTS
En 2015 la concurrence a été très rude comme la richesse des disques précités, on espère, le démontre. Currents s’est néanmoins détaché dans notre Top par sa cohérence, son ambition et la très subtile prise de risques qu’il représente. A la fois concept album sur le thème de la rupture, collection de tubes intemporels et inédit virage synthpop dans la carrière d’un guitar hero, Currents contient aussi un étrange concentré des thématiques et tendances que l’on a pu recenser en cette année : jamais l’éternelle chimie de la pop ne nous paraît aussi essentielle que quand on doit faire face au deuil, à la solitude et au souvenir des absents. Oui, on change et le monde change mais les émotions les plus sublimes demeurent… « so don’t be blue » (in « Yes I’m Changing ») !
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Les tops individuels de Marcel, Shorty et Bob :
Marcel :
- Tame Impala – Currents
- Panda Bear – Panda Bear Meets The Grim Reaper
- Sufjan Stevens – Carrie & Lowell
- D’Angelo – Black Messiah
- Grimes – Art Angels
- Miguel – Wildheart
- Bjork – Vulnicura
- Deerhunter – Fading Frontier
- Jeremih – Late Nights
- Ramriddlz – P2P EP
- Kendrick Lamar – To Pimp A Butterfly
- Kelela – Hallucinogen EP
- SOPHIE – Product
- Aphex Twin – Computer Controlled Acoustic Instruments
- Joanna Newsom – Divers
- Tyler, The Creator – Cherry Bomb
- Beach House – Depression Cherry
- Floating Points – Elaenia
- iLoveMakonnen – iLoveMakonnen 2
- Jamie XX – In Colour
Shorty :
- Joanna Newsom – Divers
- Tame Impala – Currents
- Björk – Vulnicura
- Grimes – Art Angels
- Panda Bear – Panda Bear Meets the Grim Reaper
- Earl Sweatshirt – I Don’t Like Shit, I Don’t Go
- Kelela – Hallucinogen EP
- Sufjan Stevens – Carrie & Lowell
- Lakker – Tundra
- Roisin Murphy – Hairless Toys
- Gavin Turek / Tokimonsta – You’re Invited EP
- Oneohtrix Point Never – Garden Of Delete
- Beach House – Thank Your Lucky Stars
- Levon Vincent – Levon Vincent
- Jamie XX – In Colour
- Late Nights The Album – Jeremih
- Late Nights Endless – Sherwood and Pinch
- Blanck Mass – Dumb Flesh
- Neon Indian – VEGA INTL nightschool
- Deerhunter – Fading Frontier
Bob :
- Lost River Soundtrack
- DJ Koze – DJ kicks
- Destroyer – Poison Season
- Tame Impala – Currents
- The Apartements – No Song,No Spell,No Madrigal
- Grimes – Art Angels
- Toro Y Moi – Samantha
- Kelela – Hallucinogen EP
- Leonardo Fresco – El Reino Invisible
- Neon Indian – VEGA INTL.night school
- Monokle – Rings
- Wire – Wire
- Sherwood & Pinch – Late Night Endless
- Marsen Jules – The Empire of Silence
- Panda Bear – Panda Bear Meets The Grim Reaper
- Godblesscomputers – Plush and Safe
- Gavin Turek / Tokimonsta – You’re invited EP
- George Clanton – 100% Electronica
- Jamie XX – In Colour
- Shamir – Ratchet
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